_Bhagavat_

VII . A la source


Ayant chanté le mont Kaîlaça, les Brahmanes

Se baignèrent trois fois dans les eaux diaphanes.

Ainsi purifiés des souillures du corps,

Ils gravirent le Mont, plus sages et plus forts.

Les Aurores naissaient, et, semblables aux roses,

S'effeuillaient aux soleils qui brûlent toutes choses;

Et les soleils voilaient leur flamme, et, tour à tour,

Du sein profond des nuits rejaillissait le jour.


Les Brahmanes montaient, pleins de force et de joie,

Déjà les kokilas, sur le bambou qui ploie,

Et les paons et les coqs au plumage de feu,

Annonçaient le Séjour, l'inénarrable Lieu,

D'où s'épanche sans cesse, en torrents de lumière,

La divine Mâyâ, l'Illusion première.


Mille femmes au front d'ambre, aux longs cheveux noirs,

Des flots aux frais baisers troublaient les bleus miroirs,

Et du timbre argentin de leurs lèvres pourprées

Disaient en souriant les hymnes consacrées ;

Et les Esprits nageaient dans l'air mystérieux ;

Et les doux Kinnaras, musiciens des Dieux,

Sur les flûtes d'ébène et les vinâs d'ivoire

Chantaient de Bhagavat l'inépuisable histoire.



gauche left fleche ancre haut droite right fleche

ligne de basse