
Tableau final du Livre des Portes montrant la renaissance hors du Noun
du dieu solaire sous la forme d'un scarabée (relief du sarcophage de Sethi Ier)
Il existe parfois voire souvent une multitude de petits pincements titillant
largués comme une marée électro-magnétique sur les rives du cœur.
L'arrivage du picotement se fait plus ou moins brutal et pressé, sans prévenir.
Mais au bout du compte, le navire de petites douleurs piquées
repart en haute mer, parmi les vagues tripantes, parfumées, insufflées
au détour par les spires d'un splif lancé à l'eau.
La bouée de sauvetage, c'est le joint d'arrimage, sinon c'est la noyade.
On devient endolori, le cerveau endormit, les mains froides et humides,
les poumons cherchant de l'air pur parmi les volutes de fumée droguées.
La lutte est sèche comme la toux du fumeur, le combat s'emmêle,
les yeux se démêlent au devant du paysage et du temps
qui passent et repassent sans cesse.
Tout semble durer, éternel, immortel même.
Volonté en perdition. Save Our Soul.
Chaque soir, j'aperçois dans le quai de mes brumes
le Titanic majestueux, trop sûr de lui.
Cette fois coulera ou coulera pas.
Le Titanic c'est moi.


extrait du papyrus d'Ani, livre des morts de la XVIIIe dynastie (-1550/-1300) :
Rê dieu soleil à tête de faucon avec emblême de Maât
dans sa barque céleste


