écriture création et art d'être
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Etre rythme mélodique de la musique à l’accent magique, là où la langue et l’oreille

sont celles de la voix du vitale Nyama 1 qui parle, chante et cri d’une force

à la sacrée note vibrante, ondulante et sonnante l’écho du cœur qui vit et meurt

à chaque battement de pas alterné, à cloche pied dans la ronde du monde

du cycle cosmique de la danse tantrique de Shiva et Shakti

sur le mont tibet Kailasa, 2

à la mesure de l’hymne à l’amour ADN universel, au bruit son symbole immatériel

dans le vent loué soit-tu, om mot shabda 3 perpétuel,


« Les soupirs d'un instrument à vent prolongent des vibrations de cordes vocales,

avec un sens de l'identité tel qu'on ne sait si c'est la voix elle-même

qui se prolonge ou le sens qui depuis les origines a absorbé la voix…

Nous sommes ici et soudainement en pleine lutte métaphysique

et le côté durcifié du corps en transe, raidi par le reflux des forces cosmiques

qui l'assiègent, est admirablement traduit par cette danse frénétique,

et en même temps pleine de raideurs et d'angles où l'on sent tout à coup

que commence la chute à pic de l'esprit.»
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« - Regarde, mais regarde !… Elle danse là-bas et donne aux yeux ce qu'ici

tu essaies de nous dire… Elle fait voir l'instant… O quels joyaux elle traverse !…

Elle jette ses gestes comme des scintillations !…

Elle dérobe à la nature des attitudes impossibles, sous l'œil même du Temps !…

Il se laisse tromper… Elle traverse impunément l'absurde…

Elle est divine dans l'instable, elle en fait don à nos regards ! […]

Elle fuit son ombre dans les airs !

- Nous ne la voyons jamais que devant tomber…»
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« Voici le déploiement de la grande Aile poétique !

Que ma parlez-vous de la musique ?

Laissez-moi seulement mettre mes sandales d'or !»
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gauche left flechedroite right fleche

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_ 1 : Nyama : En Afrique, force vitale présente en toutes choses, végétales, animales ou humaines, indispensable pour être en vie et constituée de deux éléments complémentaires :
le souffle Ni et le double Dya appelés ensemble Nyama. Quand l'un et l'autre se séparent, c'est la mort.
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_ 2 : - « Selon l’idée hindoue, Dieu lui-même ne peut intervenir en raison de sa trop grande perfection. Mais il peut faire émaner de lui-même une puissance qui agit à sa place.
C’est la Shakti qui toutefois ne peut agir que par l’assentiment de son Dieu.
C’est donc lui à travers elle qui est l’auteur des jeux divins qui procurent à l’homme l’illusion et la maya desquelles il doit se libérer en mettant en action ses propres potentialités et qualités. Maya, dont les prémisses se trouvent sous forme de Shakti en Shiva lui-même, n’a aucune existence indépendante…
La Shakti de Shiva est la fille de la montagne, Parvati.
On l’appelle quelque fois l’Enroulée (kundalinî).
Elle voile Shiva de ses trois anneaux et demi. En tant que déesse, elle est considérée comme étant la fille de la montagne polaire de laquelle jaillit l’énergie terrestre. D’où la relation du Kailash et du pôle nord.»

pages 135-136_ Kailash _ Michel Coquet _ Dervy-Livres (1989)

- Le purusha, le principe intelligent et doué de conscience mais passif, les consciences individuelles.
- La prakriti, le principe actif mais privé de conscience, cause, matière, énergie primordiale.
- Activité passivité, mouvement et repos, devenir et être. Shiva et Shakti s’accouplent ainsi.
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_ 3 : shabda : En Inde, c'est la forme, le son, le mot.
Le son primordial Nâda est la manifestation du son shabda, de la qualité sonore correspondant à lélément éther. De shabda naît le bindu, germe de la manifestation.
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_ 4 : Le théâtre et son double _ Antonin Artaud _ Sur le théâtre balinais p 85 folio essais _ (1964)
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_ 5 : Phèdre : « Regarde, mais regarde !… Elle danse là-bas et donne aux yeux ce qu'ici tu essaies de nous dire… Elle fait voir l'instant… O quels joyaux elle traverse !…
Elle jette ses gestes comme des scintillations !…
Elle dérobe à la nature des attitudes impossibles, sous l'œil même du Temps !…
Il se laisse tromper… Elle traverse impunément l'absurde…
Elle est divine dans l'instable, elle en fait don à nos regards ! […]
Eryximaque : L'instant engendre la forme, et la forme fait voir l'instant.
Phèdre : Elle fuit son ombre dans les airs !
Socrate : - Nous ne la voyons jamais que devant tomber…
Eryximaque : Elle a fait tout son corps aussi dli, aussi bien li qu'une main agile... Ma main seule peut imiter cette possession et cette facilit de tout son corps...»

_ L'Ame et la Danse _ Paul Valéry _ dialogue socratique _ (1921)

« Déjà délivrant son essence 265
De sagesse et d’illusions,
Tout l’Arbre de la Connaissance
Echevelé de visions
Agitait son grand corps qui plonge
Au soleil, et suce le songe !
Arbre, grand Arbre, Ombre des Cieux,
Irrésistible Arbre des arbres […]
O Chanteur, ô secret buveur… 281
Berceau du reptile rêveur 283
Qui jeta l’Eve en rêveries,
Grand Etre agité de savoir […]
Et de la tombe jusqu’au nid 293
Te sentir toute Connaissance ! »

_ Charmes, Ebauche d’un serpent _ Paul Valéry _ (1922)

- « Le son m'enfante et la flèche me tue ! » _ Le cimetière marin _ Paul Valéry
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_ 6 : Cinq Grandes Odes, Quatrième Ode, La Muse qui est la grâce _ Paul Claudel _ (1910)

http://ecrits-vains.com/points_de_vue/claudel.htm
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gauche left fleche ancre hautdroite right fleche

ligne de basse