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C’est donc l’âme et la mémoire du miroir qui sait, à dire la parole de l’autre destin,
image véritable, neuve, nue et vive de Dieu,
comme untel amérindien mexicain, Tezcatlipoca, Seigneur du miroir fumant, 1
le miroir dont la parure faciale est en train d'émettre de la vapeur,
il brûle une fleur de flûte, avec l’idée de la vapeur parole qui part en fumée,
s’échappe libre du miroir embué enflammé,
à l’œil du Soleil et de la Lune qui brille et mire sur la terre,
à l’heure où passe et rit le prince sorcier au vent de nuit, Yoalli Ehecatl,
un nahual jaguar étoilé, sage ermite au sein de sa grotte
au sommet du volcan réveillé.
Il joue même à la balle monde avec son ami ennemi reflet
le Serpent à plumes précieuses, Quetzalcoatl, l’Etoile du Matin,
dieu du vent, maître du temps, astre roseau de la vie, de la pluie et autre fertilité,
de sa grande main, aile écaillée, l’auto sacrifice d’eau, de sang et de feu
sur l’autel des crânes et le puits sacrés de Chichen Itza, ô Kukulkan quiché !
Avec d’autres dieux amis des mythes aussi,
comme Hurakan Cœur du Ciel ouragan
celui qui voile les yeux comme l’haleine sur la face d’un miroir,
l’estropié tourbillon tonnerre serpent d’eau dressé
qui fait tourner, tomber, tonner la foudre étincelle du Ciel ou de la Voie Lactée,
le long de son axe, sur son dos,
en provenance directe du royaume des morts ancêtres,
pays au-delà, au pays qui te ressemble ! 2
l’Enfansouffl sait tout ça…
Il sait que Wakan Chan s'enroule alors tout feu tout flamme et fruit
sur l'Arbre du Monde,
tandis que le coyote étoilé, démembré tel Adam sur son nid perché
suit des yeux, ouvre envol tes yeux,
il voit Wakan tanka, Grand Esprit Wakonda 3, dragon aigle poisson ours bison,
sortir de son tipi, entre volutes calumet guerre et paix,
entre le chaman et le calame al-qalam 4, oiseau roseau,
à voir enfin et toujours le souffle feu qui serpente oui fil fou sur l'Ecriture.
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- Lire Légendes du Guatemala , Cuculcan _ Miguel Angel Asturias _ Gallimard (1953)
et Trois des quatre soleils _ Editions d'art Albert Skira (1971)
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_ 2 :« au pays qui te ressemble » _ L'invitation au voyage, Les Fleurs du mal _ Charles Baudelaire _ (1857)
- voir sur les sites suivants : http://poesie.webnet.fr/auteurs/liste.html
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_ 3 : Selon Black Elk : « l'animal sacré est un pouvoir sacré. En suivant sa trace, on est amené sur le chemin du pouvoir. Tuer l'animal revient à obtenir le pouvoir. Tout ceci est wakan.»
« Toute chose peut devenir wakan si un esprit wakan pénètre en elle. Ainsi, un fou est wakan parce qu'un esprit malfaisant a pénétré en lui." " Wakan tanka (être supérieur) signifie tous les êtres wakan, car ils sont tous comme s'ils ne faisaient qu'un.»
« Pour l'homme blanc, le mot "rêve" est lié à l'inconscient, mais le mot indien implique une conscience aiguë de quelque chose de mystérieux. Des rêves et des chants peuvent s'imposer à un Indien pendant son sommeil si son esprit a été conditionné pour une telle expérience, mais le premier rêve important d'un jeune homme survient toujours pendant une veillée en état de jeûne.»
« Un élément fondamental inhérent au langage parlé des peuples primitifs est que le mot, le nom, rend mystérieusement présent l'essence (ou le pouvoir) de ce qui est nommé. Ce pouvoir est amplifié par le fait que c'est le souffle qui porte la parole ; or le souffle provient de la région du coeur, autrement dit du centre spirituel de l'être.»
Animaux de l'âme, les animaux sacrés des sioux Oglala _ Joseph Epes Brown _ (1995)
- Lire le Sixième Grand Père / Black Elk et la Grande Vision _ Black Elk et Raymond J De Maille. Préface de Le Clézio _ Editions du Rocher / Nuage rouge (1999)
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_ 4 : Dans la doctrine des Soufis, la plume suprême calame est l'Intelligence universelle, elle grave sur la Tablette sacrée materia prima les destinées du monde.
« Le Qalam fut créé de lumière, Dieu le créa mille ans avant de créer autre chose. Elle est faite à partir d'une substance précieuse, elle a le bout fendu et la lumière en coule comme l'encre de nos plumes.»
Dieu inscrit sur la Tablette ce qui doit arriver, jusqu'au jour de la Résurrection.
« Personne d'autre que Dieu ne sait ce qu'elle contient. Elle est faite d'une perle blanche. Sa longueur est celle qui sépare le ciel de la terre et sa largeur s'étend entre l'Orient et l'Occident. Elle est nouée au Trône, toujours prête à heurter le front d'Isrâfil, l'ange le plus proche du Trône. Quand Dieu veut réaliser quelque chose dans sa création, la Tablette cogne le front d'Isrâfil qui la regarde et y lit la volonté de Dieu. Allah efface et confirme ce qu'Il veut et auprès de Lui est l'Archétype de l'Ecriture.» (Coran 13, 39 ; 3, 7)
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