écriture création et art d'être
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Art de rêver à mon miroir à la vie à la mort,

à la surface de la terre vide et vague et d'eau du ciel

où les ténèbres couvrent l'abîme,

les ailes du vent m'enveloppent comme une tombe,

O monde, O mon Dieu, Bereshit 1, au commencement,

un vent oiseau de Dieu tournoie sur les cieux eaux,

souffle langue de feu au désir du cœur chaleur semen serpent

de créer big bang l'œuf d'origine, de le tisser lier du fil de la coquille cosmique,

au sein du ventre Vernix Caseosa placenta,

là où naît l'Homme Mana manifesté par le Verbe,

Double Embryon Androgyne entre Adam et Eve,

avant « il n'y avait que le Non-Etre. Il fut l'Etre. Il grandit et se changea en œuf...» 2

Etre Enfant de souffLe, rouah, spiritus pneuma, 3

k'i et tsing chinois, Vâyu verbe hindou, esprit es-tu là ?


« Au commencement, Dieu se tient à l'intérieur de l'œuf du monde.

Il était comme un mouvement tournoyant. Une graine se déposa ;

minuscule, invisible au centre. La graine éclata et la parole de Dieu s'y enroula.

La graine, l'œuf du monde, est aussi un placenta...»
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« Fait par le Souffle de Dieu, vivifié par l'haleine de Chaddaï» dit Job. 5

El Chaddaï, mes seins femme, vois, le vois pas, lève le voile,

désir amour envie matrice charnelle mémorielle,

l'arc psycho cœur d'Eros nu flèche en vol Soleil et Lune,

celle ou celui qui se suffit à lui-même, son œil est à lui seul un monde univers.

« Faire que dans le milieu de la nuée brillante,

il y ait un souffle pourpre pareil à la pupille de l'œil»
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œil œuf Feu Orphique,

Eve Aphrodite mon amour, enlace-moi, embrasse-moi de ton âme baiser,

laisse-moi passer la porte d'enfer d'Orphée,

le miroir dans la caverne où la mort va et vient comme la nuit au jour,

une révélation illumination, génie de l'œil divinatoire dégénéré,

« Cet œil de rêve qui semble nous absorber et devant qui

nous-même nous apparaissons fantôme»,
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double œil de dieu, j'entends sa lumière éclat coup d'éclair me parler,



gauche left flechedroite right fleche

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_ 1 : Bereshit : premier mot du texte hébreu de la Genèse " Au commencement "bereshit au commencement...
Selon le procédé de déchiffrement de la témoura, Bereshit s'écrit Beth, Resh, Aleph, Shin, Yod, Tav mais c'est aussi Berit-Esh (Beth, Resh, Yod, Tav - Aleph, Shin) qui signifie " Alliance du feu ".
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_ 2 : « Au commencement, il n'y avait que le Non -Etre. Il fut l'Etre. Il grandit et se changea en oeuf. Il reposa toute une année, puis il se fendit. Deux fragments de coquille apparurent : l'un d'argent, l'autre d'or. Celui d'argent, voilà la terre ; celui d'or, voilà le ciel. Ce qui était la membrane externe, voilà les montagnes ; ce qui était la membrane interne, voilà les nuages et les brumes ; ce qui était les veines, voilà les rivières ; ce qui était l'eau de la vessie, voilà l'océan.»
in la Chândogya Upanishad (3,19) de l'Inde
- Les Sources orientales, la Naissance du Monde _ (1959)
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_ 3 : - Ruah : l'Esprit de Dieu qui couve sur les eaux primordiales de la Genèse est le Souffle, l'haleine sortant des narines de Yahvé, voire sa parole même.
L' Er-Ruh musulman est l'esprit au sens premier.
- pneuma : mot grec relatif à ruah.
- spiritus : mot latin relatif à ruah.
- Le k'i chinois est le souffle de l'espace intermédiaire entre le ciel et la terre dans lequel l'homme vit comme un poisson dans l'eau. Le k'i (souffle, esprit) s'unit au tsing (essence, force) pour procrer l'Embryon d'immortalit.
- Ce même domaine intermédiare est en Inde celui de Vâyu, le vent et le souffle vital.
Il est le fil qui relie tous les mondes entre eux, il tisse l'univers.

_ Dictionnaire des symboles _ Jean Chevalier et Alain Gheerbrant _ Robert Laffont (1982)
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_ 4 : « Dans la cosmogonie des Dogon du Mali, l'eau est une semence divine, de couleur verte, qui féconde la terre pour donner des héros jumeaux. Dans la version simple de la création, Amma engendra la terre puis la féconda de sa semence divine, la pluie, celle-ci enfanta le(s) Nommo, un couple de jumeaux mâle et femelle. Dans la version ésotérique de la création, un des Nommo façonna avec de l'argile humide le premier homme et la première femme : ils eurent huit enfants qui représentent les ancêtres mythiques du peuple Dogon. Ceux-ci descendirent sur terre dans une arche : le développement de la terre fut alors accru grâce à une pluie fécondante. Les huit ancêtres reçurent alors les connaissances des Nommo qui leur permirent de survivre sur la terre. Les Dogon assimilent l'eau, semence fécondante, à la lumière et à la parole, au Verbe générateur. Les rites qui entourent la naissance sont étroitement associés à l'eau, principe de vie. » _ Dieu d'eau, entretiens avec Ogotemmeli _ Marcel Griaule _ (1948)

« Dans la cosmogonie Dogon, Amma engendre par la parole l'infiniment petit qui s'accroît aux dimensions d'un oeuf à deux placentas. Tout ce qui a été crée, engendré, façonné, l'a été par les paroles d'Amma. Chez les Dogon, le Nommo laissa trois révélations par le verbe : " la première parole était un verbe humide, la seconde un verbe lumineux, la troisième un langage à la fois parlé et musical ". Les Dogons assimilent donc la voix à l'eau, comme émission " d'une buée tiède porteuse de verbe, verbe elle-même. » ibidem

Au début de la création, le Nommo avait reçu la parole : « à partir du moment où Nommo est crée, c'est à lui que son père va déléguer la maîtrise de la parole. Car son règne est d'eau, élément prépondérant dans la formation du verbe. » ibidem
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_ 5 : « Fait par le Souffle de Dieu, vivifié par l'haleine de Chaddaï » ( Job 43,4 )
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_ 6 : « Faire que dans le milieu de la nuée brillante, il y ait un souffle pourpre pareil à la pupille de l'œil » _ Le Tao, Nourrir le principe vital _ Henri Maspéro _ (1937)
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_ 7 : « Cet œil de rêve qui semble nous absorber et devant qui nous-même nous apparaissons fantôme » _ le Théâtre et son double _ Antonin Artaud _ essai _ (1964)
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gauche left fleche ancre hautdroite right fleche

ligne de basse